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Ethel Nelson : Dialogue avec un écrivain et pathologiste adventiste Christina Hogan
Docteur Nelson, si nous parlions un peu de votre athéisme ? Mes parents nallaient pas souvent à léglise et la religion ne jouait pas un rôle très important. Quant jétais petite, jallais à lécole du dimanche, mais devenue adolescente, je men désintéressai. Jallais à lécole publique où on enseignait lévolution et où les valeurs chrétiennes ne comptaient pas beaucoup. Je ne métais pas formé un concept du divin. Cétait facile dêtre athée et ce fut mon cas jusquà ma deuxième année détudes universitaires. Jusque-là, mes convictions évolutionnistes furent la base de mes idées sur les origines du monde. Cest alors que jai providentiellement fait la connaissance dun médecin chrétien. Cette rencontre a changé ma vie. Il ma invitée à assister à une campagne dévangélisation. Les premières causeries étaient une étude comparative de la création et de lévolution, et pour la première fois, jétais confrontée au fait que le récit de la création pouvait effectivement offrir une solution de remplacement viable pour les origines de la terre. Cest là aussi que jai découvert les prophéties bibliques. Mon attitude mentale se mit graduellement à changer. Où ce changement vous conduisit-il ? Le médecin qui mavait invitée à assister à la campagne dévangélisation mencouragea à minscrire à la faculté de médecine de Loma Linda University. Mais dabord, il me conseilla de minscrire dans un collège adventiste. Il me suggéra Pacific Union College. Il me fallait y compléter trois cours de Bible avant de pouvoir minscrire en médecine. Je mettais déjà les bouchées doubles, prenant vingt heures de cours. Je navais encore jamais assisté à un cours de Bible, et je navais pas lhabitude de mémoriser des versets bibliques. Mais pour chaque classe, il me fallait retenir deux ou trois versets. Le Seigneur ma vraiment bénie, et en lespace de quelques jours, je suis arrivée à les mémoriser tous. Des versets dont je me souviens encore aujourdhui... de bons vieux versets adventistes. Cest pendant mes études à Pacific Union College que jai été baptisée. Comment vos amis et les membres de votre famille ont-ils réagi à votre conversion ? Jappréhendais quelque peu dannoncer ma décision de me faire baptiser. Je ne savais pas à quoi mattendre. Je savais que mes parents ne voulaient pas que je devienne adventiste. Mais ils ont bien pris la chose. Quant à mes amis, rien na changé. Je leur fis part de mes convictions et nous sommes restés amis. Quand avez-vous décidé, votre mari et vous, de devenir missionnaires ? Nous avons dabord reçu un appel pour aller en Thaïlande, mais comme il nous fallait terminer notre stage de formation, nous nous sommes dit : « Lannée prochaine peut-être. » A la fin de lannée, nous avons reçu un appel pour lhôpital de Penang, en Malaisie. Jai donc écrit à notre amie à Bangkok pour lui annoncer que nous allions à Penang. Elle me répondit : « Attendez avant daccepter cet appel. Lappel pour Bangkok est en route. » Effectivement, nous avons bientôt reçu un appel officiel pour Bangkok, et nous lavons accepté. Lhôpital était dans une situation désespérée. La Thaïlande devint notre pays dadoption pour les dix-sept années qui suivirent. Nos trois enfants y sont nés. Ils aiment ce pays et leurs habitants. Mais il nous a fallu retourner aux Etats-Unis pour leurs études supérieures. En quoi consistait votre travail à Bangkok ? Il y a quarante ans, la médecine nétait pas aussi spécialisée quaujourdhui. Mais à lépoque, nous étions à la pointe. Comme nous avions besoin dassistants médicaux, jai donc instauré un programme de formation pour laborantins, le premier de son genre en Thaïlande. Cétait une époque où la formation locale nétait pas encore possible. Les médecins thaïlandais allaient tous se former à létranger. Lhôpital adventiste de Bangkok était alors reconnu comme le meilleur du pays. Cest là que jai donné mes cours de formation pour laborantins et que jai pratiqué la médecine générale, lobstétrique et la gynécologie. Différentes possibilités se sont aussi présentées. Une épidémie de fièvre dengue faisait des ravages parmi la population enfantine de Bangkok. Ceci me donna loccasion de faire des recherches en hématologie et aboutit à la publication de sept articles sur le sujet dans des revues médicales américaines. Javais prélevé de la moelle osseuse sur des enfants et des adultes et jai découvert que le virus supprime la moelle pendant un jour ou deux. Pendant ces deux jours, il ny a absolument rien, symptôme de lanémie aplasique. La dengue est aussi appelée « la fièvre qui brise les os », avec les pires symptômes de grippe causés par des douleurs osseuses, probablement dues à laccumulation des cellules dans la moelle en reconstitution. Laffection est aussi associée à des hémorragies à cause de la diminution des plaquettes. Une telle condition était, à lépoque, fatale chez les enfants, mais ce nest guère le cas aujourdhui. Vous êtes-vous spécialisée en pathologie pour une raison particulière ? Cétait presque malgré moi. Pendant mes années à la faculté de médecine, jaimais vraiment la pathologie. Cest un travail de détective. Jai toujours été attirée par la recherche sans jamais me douter que cela deviendrait ma spécialité. Je me préparais pour lobstétrique et la gynécologie. A lépoque, la Seconde Guerre mondiale se terminait tout juste. Les médecins de larmée rentraient au pays et avaient la priorité pour les stages de formation. Cest ainsi que ma demande pour lobstétrique fut refusée. Je me suis dit que la pathologie constituerait un excellent cadre de formation pour tout autre domaine de la médecine ; je me suis décidée à faire un an de pathologie en prévision dun internat en obstétrique. Après une année, je pensais avoir des chances, mais je ne fus pas acceptée. Je pris une autre année de pathologie. Lannée suivante, on me demanda si je désirais un internat en obstétrique. Je refusai. Le Seigneur y était pour quelque chose, car il y avait un urgent besoin de pathologistes à Bangkok. Que couvre la pathologie ? Quand jétais à la faculté de médecine, la pathologie comprenait deux sections : le diagnostic clinique de laboratoire et la pathologie anatomique. Aujourdhui, elle couvre bien plus. Autrefois, on navait pas tous les instruments sophistiqués daujourdhui pour faire le travail. La discipline comprenait davantage de chimie, de bactériologie, de parasitologie, et il fallait passer de longues heures au microscope. La pathologie anatomique comprend lautopsie et la chirurgie. Chaque tissu prélevé est envoyé au laboratoire de pathologie. Dans la section clinique jai particulièrement apprécié lhématologie, qui est létude des infections sanguines. Cest aussi le domaine où javais le plus de contact avec les patients. Sautant du coq à lâne, doù vous vient votre intérêt pour les caractères chinois ? Il y a à peu près vingt-cinq ans, je suis tombée sur Genesis and the Chinese, un ouvrage du pasteur Kang. Le titre captiva tout de suite mon intérêt : je ne voyais pas le rapport ! Par pure curiosité, jai lu le livre. Jy découvris que les caractères chinois sont des dessins qui illustrent en fait le récit de la création. Je me mis à les utiliser pour mes cours de Bible aux étudiants de Bangkok. De retour aux Etats- Unis, je ny pensai plus pendant trois ou quatre ans. Puis jécrivis au pasteur Kang, à Singapour, pour lui demander sil serait intéressé de mettre son livre à jour et den publier un autre. Lidée lenthousiasma, et nous avons correspondu pendant une année. Je suis ensuite allée le voir. Il en résulta Discovery of Genesis (Concordia, 1979). Et quavez-vous découvert ? Nous avons fouillé les anciens caractères chinois et en avons découvert dautres. Jen ai trouvé de plus anciens, datant de la dynastie Shang, 1 700 av. J.-C. Par exemple, le personnage de Shang Di : Plusieurs récits anciens nous sont parvenus à travers les siècles, relatant que Shang Di était le dieu créateur qui appela toutes choses à lexistence. Les anciens caractères chinois rapportent le récit de la création, lhistoire dAdam et Eve, du jardin dEden, des deux arbres. Par exemple, lun des personnages tient un agneau, représentant lagneau de Dieu, inscrit au-dessus du symbole « moi » ou « je ». Une main, à lintérieur du symbole « moi », tient une arme : cest la représentation de la justice. Aujourdhui, on lécrit différemment, mais la signification est toujours la même. Avec le passage du temps, les Chinois oublièrent ces racines et sadonnèrent au culte des ancêtres. Le bouddhisme sétendit dInde en Chine, et une religion indigène, le taoïsme, se développa. Bien des gens ne sen rendent pas compte, mais Confucius croyait au Shang Di. Cependant ses disciples se mirent à ladorer, lui. Ils oublièrent leurs croyances originelles et il ny eut personne pour établir les rapports qui simposaient. Les Chinois considèrent le christianisme comme une religion importée, mais leurs propres caractères relatent lidentité du vrai Dieu. Ces caractères chinois pourraient être le lien quil leur faut pour comprendre la Bible et le christianisme. Jai appris récemment quun Chinois de Colorado Springs (U.S.A.) était en voyage à Taiwan avec un groupe de professionnels pour un stage de formation en situation de désastre, et quil se servit de Discovery of Genesis pour présenter le christianisme aux Taiwanais. En conséquence, 25 des 153 cadres chinois, y compris des médecins et des ingénieurs, ont donné leur vie au Christ. Ils étaient arrivés à la conclusion que le christianisme avait toujours été au centre de leurs croyances. Des missionnaires au Japon et en Corée se sont aussi intéressés à la question. Ils peuvent maintenant établir le rapport entre le christianisme et les caractères chinois et, ainsi, démontrer que le christianisme nest pas une religion importée. Interview par Christina Hogan. Christina Hogan fait des études danglais et de journalisme à Southern Adventist University, Collegedale, Tennessee. Elle est aussi lun des rédacteurs du journal des étudiants, « Southern Accent ». Adresse du Dr Ethel Nelson : HCR 65 Box 580 ; Dunlap, TN 37327 ; U.S.A. |