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A l’aube de l’Age du Gène George T. Javor Fier dêtre père de deux merveilleux garçons, je me prends parfois à leur attribuer des caractères de ma femme ou de moi-même. « Leurs états dâme viennent de leur mère et leur sens de lhumour de leur père. » Il ny a aucun doute que nos fils ont hérité dune combinaison de gènes de leurs parents, et donc que nous avons reçu nos gènes bons, mauvais ou neutres de nos propres parents, eux-mêmes les ayant reçus des leurs, et ainsi de suite. Bien quil y ait toujours eu un intérêt pour la génétique, létude des gènes semble, ces dernières années, dominer toutes les sciences biologiques. Les gènes sont aussi entrés dans le domaine public. Ils jouent un rôle important dans lidentification des personnes lors des procès criminels, dans létude des maladies et dans de nombreux autres domaines. De temps en temps, les nouvelles nous apprennent lexistence dun lien entre un gène particulier et une maladie, ouvrant ainsi la possibilité de parvenir à une guérison. Il y a environ deux ans, un gène fut impliqué dans le syndrome de Werner, qui fait que des gens de 20 ans ont des cheveux gris et se retrouvent avec des troubles fréquents chez les personnes âgées. On pense que ce gène est le « Graal » de la recherche sur le vieillissement. Si ce lien savère juste, on peut espérer que le vieillissement sera traité dans le futur comme les maladies. La découverte de nouveaux gènes rend possible la guérison de maladies génétiques. Cest pourquoi nous avons le « Human Genome Project », léquivalent en biologie du programme lancé par la NASA pour atterrir sur la lune. Bien que cette entreprise coûte des millions de dollars, les résultats escomptés seront aussi spectaculaires que la première marche sur la lune, et peut-être beaucoup plus utiles. Nous pourrions ainsi nous diriger vers l« Age du Gène ». Mais dabord que sont les gènes ? Quel rôle jouent-ils dans le fonctionnement des organismes ? Les gènes sont des segments de chromosomes qui produisent des protéines spéci-fiques. Chacun de nos quelque 100 000 gènes contiennent les données pour obtenir la structure correcte dune protéine. Nos gènes sont répartis sur 23 paires de chromosomes. Chaque individu hérite de 23 chromosomes de sa mère et de 23 chromosomes de son père ; nous avons donc deux exemplaires de chacun de nos gènes. Les gènes des chromosomes Y déterminant les caractères mâles font exception. Les mâles nont quun exemplaire de ces gènes et les femelles nen ont pas. Les gènes et leurs protéines correspon-dantes peuvent être comparés à des colliers de perles. Il y a quatre couleurs différentes pour les perles des chromosomes alors que pour les perles des protéines il y en a 20. Ces différentes « couleurs » représentent différentes structures chimiques. Les perles des chromosomes sont appelées « désoxy-ribonucléotides » (ou plus simplement « nucléotides ») et les perles des protéines sont les « acides aminés ». Trois nucléotides successifs dans le gène sont interprétés, par un mécanisme complexe de traduction dans la cellule, comme un acide aminé spécifique de la protéine correspondant à ce gène. Ainsi une succession de 300 « perles » de chromosomes codent pour 100 acides aminés dans la protéine. Les protéines ont habituellement plusieurs centaines dacides aminés. La séquence des nucléotides dans le gène détermine lordre des acides aminés de la chaîne protéique (voir Figure 1). Tout comme lorthographe dun mot affecte sa signification, lordre des acides aminés détermine la fonction de chaque protéine. Lorthographe incorrecte dun mot peut entraîner une perte de signification. De même, une mauvaise séquence des acides aminés dans une protéine peut entraîner une perte de fonction. La cause la plus fréquente du désordre des acides aminés est un gène altéré (muté). Un gène muté commande continuellement la production de mauvaises protéines, et il est souvent transmis aux générations suivantes. Est-il grave davoir de mauvaises protéines ? La question devient critique quand on considère le vaste champ dactivité de ces substances. Chaque modification chimique dans lorganisme dépend de la présence de catalyseurs protéiques spécifiques. Les protéines constituent la plus grande part de linfrastructure physique de la matière vivante. Elles participent au transport de loxygène et des autres nutriments dans le sang. Le système immunitaire utilise des « anticorps » protéiques dans la défense contre les corps étrangers. Quand les cellules communiquent entre elles, ce sont les « récepteurs » protéiques qui reconnaissent les signaux chimiques. Les mauvaises protéines sont la cause dune multitude de maladies. Jusquà tout récemment, lunique moyen dont disposaient les médecins et les patients pour combattre les maladies génétiques était de limiter les dégâts, cest-à-dire, dessayer de réduire au minimum les conséquences négatives de la présence dune protéine défectueuse. Dans le cas de la phénylcétonurie, par exemple, la capacité du nourrisson à métaboliser un acide aminé essentiel, la phénylalanine, est altérée. Laccumulation des substances toxiques provenant de cet acide aminé cause un retard mental chez lenfant. Aux Etats-Unis, ce défaut métabolique est systématiquement dépisté chez les nouveaux-nés, et si un tel défaut est trouvé, le régime alimentaire du bébé est modifié pour exclure autant que possible lacide aminé nocif. Ce serait bien mieux sil était possible de corriger le défaut génétique soit en réparant le gène défectueux soit en le remplaçant par un gène qui fonctionne bien. La percée dans le domaine de la génétique Ces vingt dernières années ont vu une réelle percée dans notre capacité à traiter le problème du matériel génétique. Au début des années 50 on savait déjà que le constituant chimique des gènes était lacide désoxy-ribonucléique ou A.D.N., qui consiste en une succession dunités formées à partir des quatre types de nucléotides. Si une telle structure était représentée sur papier sous une forme simplifiée, en utilisant les abréviations A, T, G et C pour les quatre nucléotides, nous remplirions un ou plusieurs livres de lignes semblables à celles-ci (lordre des nucléotides change continuellement) : -ACTGGTTAGTTCCAGTCAT GAGGTCCAATATAGATCAG TACGATTTAAGGCAT- Cette monotonie structurale a empêché les scientifiques de scinder lA.D.N. en fragments plus petits, faciles à traiter et de composition uniforme, et de déterminer lordre des nucléotides. La percée est venue avec la découverte des « enzymes de restriction » bactériennes. Ces protéines étonnantes peuvent apparemment recon-naître de courtes séquences de nucléotides uniques dans lA.D.N. et couper lA.D.N. à lendroit voulu. Nous avons donc maintenant les moyens dobtenir des fragments dA.D.N. plus courts et de composition uniforme. Dautres catalyseurs (enzymes) capables de recoller des fragments dA.D.N. brisé ont été trouvés. Ces découvertes ont ouvert la voie menant au point où nous sommes parvenus aujourdhui la capacité de manipuler des gènes particuliers, dintroduire des gènes dun organisme chez un autre, de recombiner les parties de différents gènes dans une éprouvette et de déterminer lordre de leurs nucléotides. Le Human Genome Project, lancé en 1988, tente de déterminer la séquence des nucléotides des 24 chromosomes humains (il y a deux chromosomes sexuels différents appelés X et Y ; les hommes ont une paire XY et les femmes une paire XX en plus de leurs 22 autres paires de chromosomes), dont le nombre de nucléotides est estimé à trois milliards et de localiser les 100 000 gènes dans ces séquences. Les nucléotides des 100 000 gènes constituent en gros deux pour cent du matériel génétique humain. Le rôle des 98 pour cent de lA.D.N. restants est pour une grande part inconnu. Un des facteurs contrôlés par ces portions de matériel génétique est la quantité de protéines fabriquée. En tout cas, on peut admettre avec certitude que ces portions non géniques sont aussi nécessaires à notre bien-être. Lordre des nucléotides Lordre exact des nucléotides de quelques organismes moins complexes a déjà été déterminé. Cest ainsi quau printemps 1996 les séquences complètes de la bactérie Hemophilus influenzae (1,8 millions de nucléotides) et de la levure (13 millions de nucléotides) ont été établies. Du fait de la taille du génome humain, il faudra quelques années avant que lordre complet de ses nucléotides ne soit connu. Mais de qui connaîtra-t-on la séquence des nucléotides ? Il se trouve que, exceptés les vrais jumeaux, nous sommes différents les uns des autres en moyenne dun nucléotide pour mille (0,1 %) dans les portions non géniques de notre génome. Le Human Genome Project utilise le matériel génétique dun nombre relativement peu important dindividus dorigine nord-américaine ou européenne. Ce génome, établi à partir dun petit nombre, sera la première « norme » à laquelle le génome de tous sera comparé. Il faudra beaucoup de temps avant quun nombre suffisant de vérifications génétiques ne nous permettent davoir une bonne compréhension de la nature des variations dans le matériel génétique humain. Inquiétudes au sujet de la génétique Il est légitime dêtre inquiet par la perspective dune époque où des individus, dont le profil génétique sort de la « norme », seraient considérés comme des êtres humains de seconde catégorie. La société pourrait même un jour décider que les gens qui ont de « mauvais gènes » représentent une menace à long terme pour le bien-être de lhumanité. Des « sondes » chimiques existent déjà pour rechercher la signature génétique de certaines maladies liées aux gènes, telles que la maladie dAlzheimer ou certaines formes de cancer du sein et du côlon. Certaines formes anormales de séquences de nucléotides paraissent être en corrélation avec un facteur de risque accru de ces maladies. Pour quelquun qui possède un tel caractère, une connaissance anticipée de ces choses peut être le signal de lapplication de mesures préventives. Dun autre côté, si la compagnie dassurances ou lemployeur dune personne découvre ces facteurs de risque, celle-ci sexpose à perdre son assurance maladie ou son travail. De tels cas font du secret de linformation génétique un sujet de préoccupation important. Sous le prétexte de protéger le bien-être de la société, jusquoù iront les intrusions dans ce que nous avons de plus intime, notre identité génétique ? Les individus ayant hérité de gènes causant des maladies ont raison dêtre amers ; pourquoi devraient-ils supporter les conséquences dun défaut qui ne vient pas deux ? Mais nest-il pas vrai que nous sommes tous otages de nos gènes ? Si les gènes déterminent notre personnalité et notre intelligence, ne contrôlent-ils pas pour une grande part la qualité de notre vie ? La réponse est non. Bien quune bonne partie de nos qualités physiques et de nos traits de caractère fondamentaux soient contrôlés génétiquement, de nombreux indices montrent que notre environnement, notre mode de vie et notre régime alimentaire sont des facteurs déterminants majeurs de notre bien-être. Ce que nous lisons, entendons, voyons, ressentons, pensons et faisons affecte notre vie. Nous avons le pouvoir de contrôler ou de modifier nos états dâme, nos pensées et nos actes. Nous ne sommes pas des entités statiques ; nous changeons continuellement. A mesure que nos sens échantillonnent sans cesse lenvironnement et rapportent leurs découvertes à notre système nerveux central, notre cerveau enregistre constamment les nouvelles informations et modifie tout ce quil a déjà classé. Le point le plus important est que nos gènes ne sont pas altérés par ce que nous emmagasinons dans notre cerveau. Et cest le contenu de notre cerveau qui détermine ce que nous sommes. Une autre préoccupation en génétique vient de la supposition en sociobiologie que tout ce qui se produit en biologie est à lavantage du génome. Cette théorie suppose que les gènes ont précédé tout le reste et que dune manière ou dune autre ils ont poussé le monde biologique à sorganiser dans le but de maintenir et de mettre en valeur le génome. Cette forme de déterminisme biologique permet à certains scientifiques de formuler une grandiose « théorie globale », qui selon eux explique pourquoi les choses sont ce quelles sont. Cette théorie, comme dautres fondées sur lévolution, naborde pas la question de lorigine de linformation contenue dans le génome. Quil y ait une information dans le génome, on peut difficilement le nier. On estime quun micromètre cube dA.D.N. peut coder 150 mégaoctets dinformation. Cest dix fois mieux que la capacité de mémoire optique du CD-ROM habituel. Si la séquence complète des nucléotides de la bactérie du côlon, Escherichia coli, était imprimée dans un livre de format classique, il faudrait environ 3 000 pages. Un document de même type contenant les informations du génome humain occuperait une bibliothèque de 1 000 volumes de 3 000 pages chacun. Il y a une génération, les théoriciens évolutionnistes étaient occupés à décrire un hypothétique monde primordial prébiotique, où le premier organisme vivant a surgi de composants inertes. Lune des lacunes de ces schémas de lévolution chimique a été lincapacité de montrer comment les acides nucléiques ont pu se former. Les obstacles sont le défi que représentent la formation de lindispensable sucre à cinq carbones, le D-2-désoxyribose, en quantité appréciable, la synthèse des quatre désoxyribonucléotides différents et leur interconnexion en séquences appropriées. Mais expliquer la source de linformation biologique résidant dans le génome de tout organisme est un défi non résolu, encore plus formidable, pour ces scientifiques. Le génome comporte des données pour obtenir directement la structure correcte de chaque protéine de lorganisme et la régulation de la quantité et du moment de leur production. Indirectement, par laction des protéines, chaque aspect du métabolisme et de linfrastructure de lorganisme est codé dans le génome. Le niveau dingéniosité et de sophistication biochimique observé dans la matière vivante excède de beaucoup tout ce quon peut voir dans nos meilleures installations de production. La recherche en génétique : un domaine interdit ? Ceux qui croient en la Bible reconnaî-tront rapidement dans le génome la signature du même Créateur qui fit naître lunivers entier. Mais maintenant que nous sommes capables de manipuler les gènes dans une éprouvette, devrions-nous craindre de pénétrer en territoire interdit par le Créateur ? Dès lors que lon voit le génome comme une composante du fonctionnement de la matière vivante et non comme une « substance mère », les préoccupations exprimées particulièrement en rapport avec la recherche sur le génome peuvent être étendues à toute recherche biologique. Le récit biblique cite le Créateur sadressant ainsi aux premiers humains : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » (Genèse 1 : 28, Segond révisée). Toute recherche biologique peut entrer dans cette catégorie de « domination sur la création », puisque la compréhension de la nature est nécessaire à son utilisation efficace. Les gènes, en particulier, ont été manipulés depuis des temps immémoriaux par croisements sélectifs. Tant que les nouvelles connaissances obtenues par la recherche sont utilisées pour améliorer la santé et le bien-être des individus et des sociétés, nous pouvons être sûrs quelles restent dans le cadre biblique. Par contre, la recherche axée sur lexploitation de systèmes biologiques dans un but destructif nous met sur une voie totalement contraire à celle du Créateur. A laube de lâge des gènes nous faisons face à des problèmes qui ne sont pas différents de ceux qui se sont présentés quand nous sommes entrés dans lâge atomique. On peut se poser la question : sommes-nous plus sages maintenant ? George T. Javor (Ph.D., Columbia University) enseigne la biochimie à Loma Linda University. Il a publié des articles sur certains aspects de la physiologie de Escherichia coli et sur les arguments biochimiques en faveur du créationnisme, ainsi que les livres Once Upon a Molecule et The Challenge of Cancer. Son adresse : Loma Linda University School of Medicine ; Loma Linda, California 92350 ; U.S.A. E-mail : Internet : gjavor@ccmail.llu.edu |
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