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Édition papier

J’applaudirai pour l’éternité !

Si vous avez parfois douté de la somme d’actions impressionnante que Dieu est prêt à entreprendre pour sauver chacun d’entre nous, poursuivez votre lecture. Mes amis, j’ai une histoire à vous raconter. Je vais vous dire comment Dieu s’y est pris pour m’atteindre par l’intermédiaire d’un jeune garçon nommé Cedarric Collins.

Mon frère Stet et moi vivions dans un petit appartement à Seattle, Washington. Nous fréquentions l’université et tentions d’achever nos études en travaillant la nuit et en étudiant le jour.

Stet se rendait régulièrement à l’église. Il avait découvert Jésus à l’époque où il fréquentait Auburn Adventist Academy. Quant à moi, je m’étais rebellé contre mes parents depuis leur divorce et jouissais de mon indépendance depuis plusieurs années, avant de rejoindre Stet. « Bonjour Pat, me dit-il alors que je m’asseyais près de lui dans la cuisine. Voudrais-tu m’accompagner à l’église ? »

« Ecoute, lui répondis-je, je t’ai déjà dit des milliers de fois que si tu voulais te rendre à l’église, il n’y avait pas de problème pour moi, que si tu croyais en Dieu, c’était parfait. Mais les histoires de religion ne sont pas mon truc. Alors, arrête avec ça ! »

« Bien, me répondit-il. Je te propose un marché. Tu m’accompagnes une seule fois à l’église et je ne t’ennuierai plus jamais avec ma religion. »

Une proposition intéressante

La proposition était intéressante. Stet tentait de me convertir et se montrait acharné dans sa démarche. Chaque semaine, il revenait à la charge en me posant la même question et en recevant la même réponse de ma part. C’était enfin l’occasion de ne plus jamais entendre mon petit frère me dire combien je lui manquerais lorsqu’il serait au ciel ! « D’accord pour le marché, criai-je. Je t’accompagne une seule fois et tu ne m’empoisonneras plus jamais avec cela ! C’est compris ? »

« Compris ! »

« A une condition, ajoutai-je. Si j’y vais. J’irai comme je suis. Je ne serai pas habillé différemment qu’à l’accoutumée. »

« Compris », dit-il encore.

Le sabbat matin arriva et j’étais prêt. Je me souvenais d’une chose au sujet des gens d’église : si vous ne leur ressembez pas, ils vous laissent tranquille. Je portais des boucles d’oreilles et, pour compléter ma tenue, j’avais gardé mon jean déchiré, mes chaussures noires pour faire du vélo et une veste assortie. J’arborais une barbe de plusieurs jours et un air de défi.

« Allons-y », dis-je à mon frère. Mon allure ne le surprit pas outre mesure. « D’accord, allons-y. »

Lorsque nous arrivâmes à l’église, quelques personnes me serrèrent la main. Je n’étais pas stupide, je m’imaginais bien que ces gens avaient été préparés à ma venue. Mais ce que j’avais prévu se produisit. La communauté ne savait pas ce qu’il convenait de faire avec moi, aussi me laissa-t-elle tranquille.

Alors que le sermon débutait, le pasteur Roscoe Howard demanda à l’assemblée de chercher un passage dans la Bible. Le bruissement des feuilles de papier remplissait la chapelle pendant que les membres recherchaient le livre et le chapitre. Je me tenais calmement assis, les bras croisés sur ma poitrine et le dos légèrement appuyé sur le banc de l’église. Il n’y avait plus qu’à patienter encore trente minutes et je serais libéré du harcèlement de mon frère !

Alors que les autres exploraient leur Bible, je n’en possédais pas et n’en souhaitais pas non plus. Soudain, je sentis qu’on tirait sur ma veste. Je tournai la tête et me trouvai en face d’une tête bouclée, un jeune garçon qui ne devait pas avoir plus de dix ans. « Salut ! me dit-il. Je m’appelle Cedarric. »

« Salut ! » répondis-je sur un ton sec. Je me retournai rapidement vers le pasteur, afin de montrer au garçon que je n’étais nullement disposé à faire la connaissance de qui que ce soit. Il tira de nouveau sur ma veste. Cette fois-ci, je lui lançai un regard noir et lui demandai : « Quoi encore ? »

« Quel est ton nom ? » demanda-t-il sans se démonter.

« Petit, si je te dis mon nom, pourras-tu cesser de m’importuner ? » lui dis-je rapidement.

« Peut-être. »

Je m’étais préparé à des tentatives de conversion de la part d’adultes, mais me sentais totalement désemparé devant ce petit bonhomme fouineur.

« Je m’appelle Pat », répondis-je. Je l’observai de près et lui chuchotai :

« Maintenant, écoute bien le sermon. Tu risques d’apprendre quelque chose. »

Cedarric se détourna de moi et fit face au pasteur. Il sortit l’un de ses stylos à bille en plastique. De ma place, je pus voir des petits doigts serrant le stylo avec application et une langue sortant de sa bouche dans un effort de grande concentration. Il écrivait quelque chose dans sa Bible, je sus donc qu’il ne se préoccupait plus de moi. Mais son exercice d’écriture s’acheva, sa langue réintégra sa bouche et il se tourna une nouvelle fois vers moi en heurtant mon épaule avec sa Bible.

« C’est pour toi », dit-il, alors que nos deux mains retenaient la Bible en même temps. « J’ai écrit ton nom dedans », déclara-t-il avec un éclatant sourire découvrant toutes ses dents.

Je jetai un coup d’œil à la Bible puis la lui tendis : « Je ne puis l’accepter, petit. Garde-la. »

Cedarric commença à reculer sur son banc. « Non, vraiment, elle est pour toi. »

Je ne souhaitais pas faire une scène devant tout le monde sur la raison pour laquelle je ne souhaitais pas conserver cette Bible. L’échange s’effectua donc calmement et chacun s’assit.

Le service prit fin et je piquai un sprint vers la porte. Je m’installai dans la voiture pour attendre mon frère.

« Qu’en penses-tu ? » demanda-t-il.

« J’ai détesté. Je te l’ai déjà dit, si tu penses que c’est formidable, je ne partage pas ton avis et ne veux plus rien avoir affaire avec tout cela. J’ai rempli ma part du marché. Maintenant, je ne désire plus jamais que tu me parles de conversion. » Nous roulâmes en silence jusqu’à notre appartement.

En arrivant chez nous, je sortis avec la Bible. Je ne savais pas trop ce que je pouvais en faire. J’aurais voulu m’en débarrasser, mais elle portait mon nom rédigé de la main maladroite d’un enfant. Je la posai sur le réfrigérateur. Lorsque je retournai dans la cuisine, le soir, pour manger un morceau, la Bible était toujours là. Elle me gênait et je la jetai dans le salon. Lorsque je m’installai dans le salon pour regarder la télévision, elle était encore là.

Les questions ne cessaient d’affluer

Durant les jours suivants, cette Bible déménagea de lieu en lieu, à travers notre appartement, selon le lieu où je me trouvais. Le jeudi soir, j’étais assis sur mon lit. C’était l’une de ces soirées où l’air est immobile et où l’on peut voir les lumières de la rue filtrer à travers les gouttes de pluie sur la fenêtre. Tout était calme et j’étais paisiblement assis. Je regardai autour de moi et vis cette Bible posée sur ma commode. Elle jetait une ombre sur le mur dans la lumière faible de la chambre. Je me mis à la fixer et des questions commencèrent à affluer à mon esprit.

Dieu existe-t-il vraiment ?

Quelles sont mes origines et où vaisje ?

Est-ce tout ce que la vie nous réserve : des absurdités ? Cela fait vingt-deux ans que je connais cela !

Si Jésus-Christ n’existe pas et qu’il n’est pas plus qu’un mythe, pourquoi est-ce que j’éprouve tant de haine à son égard ?

Qu’y a-t-il au fond du cœur d’un enfant pour qu’il m’offre sa Bible malgré mon aspect rébarbatif ?

Les questions ne cessaient d’affluer alors que j’étais toujours assis. J’avais fui toute ma vie. Qu’avais-je fui ? Je ne croyais pas, alors pourquoi fuir ? Il fallait que j’obtienne des réponses et le moment était arrivé. Je traversai la cuisine pour atteindre la chambre de mon frère.

« Ecoute, lui dis-je, sévèrement. Ne te fais pas d’illusions, ne t’emballe pas et ne t’imagine pas n’importe quoi, mais j’ai quelques questions auxquelles il me faudrait une réponse. Je pense qu’il faudrait que je les pose à ton pasteur. »

Stet me regarda, sourit et me dit : « Bien sûr. » Un an et demi plus tard, j’étais baptisé.

Etre une étincelle de Dieu

Maintenant encore, alors que je suis assis pour rédiger cette histoire et que je la relis, je suis impressionné par tout ce que Dieu a pu entreprendre pour me sauver. Je suis stupéfait de l’immense amour qu’il me manifeste alors que je le haïssais. Ces événements ont totalement transformé ma vie.

Peu de temps après avoir été baptisé à l’église adventiste d’Esmerald City, j’ai eu l’occasion de rendre mon témoignage. Je racontai mon histoire à toute l’église pendant que les « Amen » et les « Gloire à Dieu » faisaient écho à travers la chapelle. J’appelai Cedarric afin qu’il vienne à mes côtés et parlai du pouvoir que détient un individu lorsqu’il vit par la foi et non par la vue. Je lui offris un cadeau. C’était une belle Bible neuve à la couverture de cuir, avec son nom gravé en lettres dorées.

« Merci, Cedarric, lui ai-je dit. Merci d’avoir été cette étincelle de Dieu qui a transformé à jamais ma façon de le voir ! »

Une seule âme peut à jamais

Louer Dieu pour l’éternité

Si vous avancez par l’esprit et non par la vue

Et si vous abandonnez la crainte au Malin, créateur de la peur.

Mon existence, à présent, témoignera jusqu’à la fin

D’un Dieu aimant et d’un ami qui pardonne.

Comment est-ce arrivé ? Comment puis-je vivre selon ses lois, maintenant ?

Car Jésus a oublié que j’étais une cause perdue.

Pat Grant étudie au Seventh-day Adventist Theological Seminary, à Andrews University, Berrien Springs, Michigan, Etats-Unis. Voici son adresse postale : 600 Beechwood Ct., Apt. D-49 ; Berrien Springs, MI 49104 ; Etats-Unis.


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