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Guidé par sa main Claudio Durán Muñoz Dieu ma guidé tout au long des multiples mauvais tournants, détours et zigzags de ma vie, et cette constatation me remplit de reconnaissance. Je suis originaire de Guaqui, une petite ville dune région montagneuse de Bolivie. Mon père était allé à lécole catholique et avait servi comme enfant de chur. Il avait placé sur une étagère à la maison quelques images de saints et il aimait employer des phrases en latin quil avait apprises à léglise. Jétais un garçon curieux, fasciné par le langage et la lecture. Je suivis lenseignement religieux de lécole primaire et en profitai pour apprendre tout le catéchisme par cur. Le prêtre de ma paroisse en fut si impressionné quil insista pour que mes parents minscrivent à une école catholique de la capitale pour mes études secondaires, afin quéventuellement je devienne prêtre. Ces plans ne se sont toutefois jamais réalisés. Je choisis plutôt lenseignement et perdis tout intérêt pour la religion pendant mes études à lécole normale. A cette époque, plusieurs pays dAmérique latine étaient en ébullition, secoués par une série de démonstrations politiques, de soulèvements et de révolutions. Mon amour pour la liberté et la justice me conduisit à participer à des groupes de discussion gauchistes où lhistoire de nos pays était analysée dans une perspective marxiste. La révolution cubaine nous fit espérer que des changements semblables pourraient se produire chez nous si nous agissions ensemble courageusement. En lespace de quelques années, je passai dun christianisme nominal à un athéisme militant. Une vision extraordinaire A la fin de ma formation, je me rendis à La Havane avec un groupe dactivistes politiques. Jy reçus une bourse me permettant de poursuivre mes études à Cuba. Je mimmergeai alors complètement dans létude et la recherche, non seulement de littérature mais aussi didées politiques. Un soir, au moment de sombrer dans le sommeil, jeus une vision extraordinaire. Pendant un court instant, je vis Jésus revêtu dune robe rouge me regarder avec bonté. Jétais stupéfait. Comment un militant marxiste pouvait-il recevoir une vision de Jésus ? Ne sachant avec qui parler de la signification de cette vision inoubliable, je décidai de garder le silence et de la classer dans ma mémoire. Je retournai finalement en Bolivie, prêt à organiser des cellules révolutionnaires et à bouleverser le statu quo. Seule une révolution pouvait libérer notre pays de loppression, de lignorance et du retard dont il souffrait. Je pris contact avec des groupes semblables du Pérou. Nous étions prêts à tout. A cette époque, Che Guevara, le révolutionnaire légendaire, fut capturé dans la jungle bolivienne et exécuté, abandonné par les politiciens professionnels qui lavaient envoyé à cet endroit. Nous étions attristés et désillusionnés. Je me demandais si javais suivi un mirage dans ma recherche de liberté et dune vie pleine de sens. En 1974, mes parents décédèrent et je minstallai dans ma ville dorigine. Je me sentais seul et désuvré. Mes nuits se passaient dans la débauche. Un soir, je décidai de ne pas sortir et de rester sobre. Je cherchai de la lecture et tombai sur une vieille Bible qui avait perdu beaucoup de pages. Je commençai avec le livre de la Genèse et marrêtai au récit de la tour de Babel. Alors quautrefois je métais moqué de cette histoire, elle faisait maintenant sur moi une forte impression. Est-ce que moi aussi javais défié Dieu ? Une voix claire Lannée suivante, je fis la connaissance du directeur de lécole adventiste. Jenseignais alors à lécole publique de la ville de Rosario. Notre amitié se développa. Un jour, je lui demandai de la lecture, pourvu « quil ny soit pas parlé de Dieu ». Il me prêta un livre de Booton Herndon, The Seventh Day. Je fus fasciné par la prophétie des 2 300 jours, par lhistoire du mouvement adventiste et par la signification du sabbat. Je lus le livre dune traite, jusquà tard dans la nuit. Laube pointait quand des voix commencèrent à me tourmenter. Il semblait que des démons voulaient mempêcher de suivre la vérité. Mes amis étaient très inquiets, mais ne savaient comment maider. Le 7 septembre, je tombai à genoux et, pour la première fois de ma vie adulte, je priai Dieu en lui demandant de me délivrer. Dans mon trouble, jentendis sa voix me dire : « Tu dois me servir. » Soudainement, je ressentis une paix intérieure. Lun de mes collègues enseignants était le fils dun pasteur protestant. Je lui demandai à quelle Eglise je devrais me joindre. Il me répondit honnêtement que le Seigneur me montrerait la voie. Effectivement, cest ce qui sest passé. A une certaine occasion, javais servi de courrier en apportant la lettre dune connaissance aux bureaux de la Mission adventiste de La Paz, la capitale. Quelquun avait ensuite laissé entendre que la lettre nétait jamais arrivée à destination et jen avais été profondément offensé. Lors dun voyage ultérieur à La Paz, je minformai sur cette lettre et découvris que son destinataire lavait bien reçue. Jen profitai pour demander où je pourrais acheter une Bible. On menvoya à la Librairie adventiste. La diversité des livres offerts me surprit et je demandai à lemployé de men recommander un. Il me montra une copie de La tragédie des siècles dEllen G. White. Curieux, je le feuilletai et tombai sur le chapitre intitulé : « La Bible et la Révolution française ». Comme jétais imbibé didéologie révolutionnaire, ce titre piqua ma curiosité. Jachetai le livre et le parcourus avec intérêt. Ma décision était déjà prise lorsque jarrivai à la dernière page : jallais devenir adventiste du septième jour. Je demandai à un pasteur adventiste de ma communauté de me prêter un guide détude biblique. Jen étudiai toutes les leçons. Je savourais lentement les délicieux enseignements de la Bible. A la fin de la série de leçons, je remplis un formulaire pour demander le baptême dans lEglise adventiste, ce qui choqua mon frère. Le 27 décembre 1975, je fus baptisé dans les eaux de la rivière Mauri, près de lendroit où javais découvert lEvangile pour la première fois. Sa main me guide Tout au long de lannée suivante, je me plongeai dans la lecture de la Bible et des écrits dEllen G. White. Rien ne pouvait me distraire dune étude en profondeur, même pas les informations. Je voulais comprendre le message de Dieu dans les Ecritures et établir une relation personnelle profonde avec Jésus. Il y avait aussi beaucoup de choses que je devais désapprendre. En 1977, après avoir enseigné douze ans dans des écoles publiques, je me joignis au personnel de notre Collège adventiste de Bolivie. Le salaire mintéressait peu. Mon seul désir était de parvenir à une compréhension plus claire de la volonté de Dieu pour ma vie et de le servir là où il aurait besoin de moi. Pendant que jenseignais dans ce collège, jeus loccasion de défendre la valeur de léducation chrétienne devant des cercles politiques. Je déclarai que les adventistes avaient fondé des écoles rurales bien avant que le gouvernement ny pense. Les enseignants adventistes avaient été les pionniers dune liberté authentique. Aujourdhui, vingt-trois ans après ma conversion, je vois comment la main de Dieu ma guidé tout au long de ma vie, malgré mes erreurs et mon entêtement. Avec lapôtre Pierre, je reconnais que la joie et lespérance ne se trouvent quen Jésus-Christ, « car il ny a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes 4 : 12). Ma femme Ruth et moi jouissons dun foyer chrétien dans lequel ont grandi deux enfants, Edson Claudio et Nidia Esther. En tant que directeur du département de lEducation de la Mission de lEst de la Bolivie, je suis honoré de promouvoir les valeurs et les objectifs dune éducation basée sur la Bible et centrée sur le Christ. Je sais par expérience que la vraie paix et la liberté éternelle ne peuvent être trouvées quen Jésus-Christ. Claudio Durán Muñoz est le directeur du département de lEducation de la Mission de lEst de la Bolivie. Son adresse : Casilla 2495, Santa Cruz de la Sierra, Bolivie. |