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Le soliloque : mode d’emploi pour en tirer profit Nancy J. Carbonell Enfants, on se moquait des gens que lon voyait parler tout seuls. On en riait et on les traitait de fous ! Mais les psychologues nous apprennent que nous soliloquons tous et que nous le faisons tous les jours. Nous soliloquons sans arrêt et ce que nous nous disons alors aura, tout au long de notre vie, des effets sur nos pensées, sur nos interprétations et sur notre comportement. Avec ce dialogue intérieur, nous nous orientons, nous nous auto-admonestons, nous nous auto-soutenons, nous nous auto-critiquons, nous nous auto-motivons et nous nous auto-imposons le doute. Or, ce que nous nous disons peut nous amener au stress, à la crise de nerfs, aussi bien que nous calmer ou nous aider à surmonter nos peurs. Imaginez que vous cherchiez du travail et que vous tombiez sur une annonce qui vous plaît énormément. Y postulerez-vous ? Cela dépendra beaucoup de ce que vous vous dites. Si vous pensez : « Oh ! là là, je naurai jamais ce boulot. Pas la moindre chance quon me prenne », il est alors fort probable que vous nessaierez même pas de lobtenir. Par contre, si vous vous dites : « Hum ! ce sera un défi à relever, mais je pense que jai ma chance, je vais faire de mon mieux », cette manière positive denvisager la même situation vous encouragera à demander un entretien. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le soliloque fonctionne beaucoup comme une prophétie auto-réalisatrice : vous pensez tant à une chose que vous la faites vraiment advenir. Le soliloque et notre interprétation des événements Autre caractéristique intéressante du soliloque : il agit sur notre façon dinterpréter ce qui nous arrive. De nombreuses personnes croient que ce sont les événements de notre vie qui nous font nous sentir fâchés, peinés, stupides ou anxieux. Grâce au travaux dAlbert Ellis, Aaron Beck et Daniel Meichenbaum pour ne citer queux nous savons désormais quen fait cest ce que nous croyons au sujet de ce qui nous est arrivé qui nous fait réagir comme nous le faisons face à nimporte quelle situation. Par exemple, un jeune homme apporte à sa petite amie une douzaine de roses rouges. Elle le voit qui arrive et se dit : « Il maime vraiment. Il sest souvenu de mon anniversaire et je compte pour lui. » Quelle va être, selon vous, la réaction de cette jeune fille « Quoi quelle fasse, nous savons que ce sera positif, nest-ce pas » Or, imaginons quelle se dise plutôt : « Le salaud ! Il sait que jai découvert quil est sorti avec Patricia et maintenant il mapporte des fleurs pour se faire pardonner ! Cest fini entre nous ! » Comment réagira-t-elle, alors, à la venue du jeune homme » Avec ou sans roses, il est bien probable que ce ne soit pas du tout de manière positive. Et même sil lui dit : « Mais cest toi que jaime vraiment ! », si la jeune femme continue de croire et de penser quil est un « salaud », rien ne lui fera changer davis ni de réaction. Maintenant, sera-t-elle ou non en proie à la dépression ? Cela dépend de ce quelle se sera dit. Imaginons quelle se dise : « Je ne vaux rien. Je ne suis pas désirable, y cest pour ça quil sort avec une autre. » Il est plus que probable que cela renforcera sa mauvaise estime de soi et la plongera dans la dépression. Si au contraire elle se dit : « Je suis bien contente davoir découvert ce quil est. Je mérite mieux que ça. Je suis prête à attendre quelquun qui maime comme je veux être aimée », alors elle parviendra à sen sortir plus vite. Car voyez-vous, ce ne sont pas les événements en eux-mêmes qui affectent nos sentiments, mais cest ce que nous croyons et ce que nous nous disons au sujet de ce qui nous est arrivé qui nous fait ressentir ce que nous éprouvons. Le soliloque négatif Une de mes histoires bibliques préférées illustre toute la puissance potentielle du soliloque. On la trouve dans 1 Rois 18 et 19, où Dieu demande à Elie daller se mesurer au roi Achab, à la reine Jézabel et à ses 450 prophètes de Baal, afin de voir qui, de Baal ou du Dieu dIsraël, serait le plus fort. Elie passe une longue et épuisante journée à observer les prophètes de Baal crier vers leur dieu et limplorer, sans résultat. Enfin, il savance, adresse au Seigneur une simple prière et crac ! Le sacrifice, pourtant inondé deau, est brusquement consumé par un éclair de feu envoyé par les cieux. Et en prime, à peine Elie eut-il demandé à Dieu la fin dune sécheresse de trois ans que le ciel « sobscurcit par les nuages, le vent sétablit et il y eut une forte pluie » (1 Rois 18.45*). Ah ! quelle journée victorieuse pour Elie et pour tous ceux qui suivaient le Seigneur, dont la puissance sétait manifestée aux yeux de tous. Pourtant, nest-il pas bizarre quaprès ce grand triomphe, Elie ait eu si peur de Jézabel que non seulement il senfuit dans le désert pour se cacher delle, mais quil exprima aussi son propre désir de mourir : « Cest assez ! Maintenant, Eternel, prends mon âme » (1 Rois 19.4) Pour nimporte qui dentre nous observant cette scène, cela na aucun sens. Comment Elie peut-il, à un moment, avoir fait lexpérience de limmense puissance et de lomnipotence de Dieu, et linstant daprès senfuir en proie à la peur ? Que se passe-t-il ? Il y a là un très bon exemple de soliloque irrationnel. Il est fort probable que le dialogue intérieur dElie sest déroulé comme suit : « Je ferais bien de partir dici. Jézabel va me tuer. Et si Dieu ne pouvait me protéger ? Je suis fichu ! » Car même si Elie sétait tenu sous la « pluie » de la toute-puissante force divine, ce fut son soliloque négatif qui lemporta. Tourner le dos au négatif Heureusement, nous pouvons rompre avec ce genre de soliloque négatif qui nous assaille et faire en sorte que nos pensées travaillent pour nous, et non contre nous. Comment ? Essayez ces cinq étapes : Premièrement, écoutez votre soliloque et entraînez-vous à capter les pensées précises qui engendrent les émotions que vous ressentez. Dans la mesure où nos attitudes et nos convictions se développent tout au long de notre vie et découlent fréquemment des retours que nous recevons de ceux que nous aimons, de ceux qui nous enseignent, damis, etc., elles ont tendance à germer à un niveau de conscience très faible. En nous concentrant sur ces sentiments, en les identifiant et en les évaluant, nous pouvons alors décider de quelle façon nous allons réagir à un événement de notre vie. Nous pouvons changer les pensées qui nous poussent à léchec, mais à la condition préalable de savoir ce quelles sont. Répétez-les à haute voix. Si vous ne savez pas les reconnaître, elles continueront de dominer votre esprit. Deuxièmement, repérez les messages défavorables à votre dialogue intérieur, qui ne sont pas dans votre meilleur intérêt. Focalisez principalement votre attention sur ceux qui empoisonnent vos pensées et vous affaiblissent. Les mots clés qui les révèlent, et quil faut chercher, sont des termes absolus comme « jamais » et « toujours ». Des énoncés tels que « je narriverai jamais à être pris dans cette équipe » ou « je rate toujours tout ce que je fais » ne sont pas seulement destructeurs, ils sont aussi irrationnels. Supposez que vous essayiez dapprendre quelque chose de nouveau, le ski par exemple, et que vous tombiez sans cesse et en éprouviez une extrême frustration. En vous concentrant sur votre soliloque, vous allez peut-être découvrir que votre corps vous dit que vous êtes en très mauvaise forme physique et que vous auriez dû mieux vous préparer à cet exercice. Est-ce vrai ? Si cest le cas, alors faites quelque chose pour y remédier. Restez sur des pentes plus faciles, prenez des leçons, commencez à suivre un programme quotidien de remise en forme. A lopposé, si, en écoutant votre soliloque intérieur, vous vous entendez dire : « Je suis bête et stupide et je narriverai jamais à savoir skier », cest le signal indiquant que ce que vous êtes en train de vous dire doit être corrigé, et ce sur-le-champ. Ce soliloque-là est irrationnel. Quatrièmement, substituez au soliloque négatif un soliloque plus positif. Le procédé clé, pour ce faire, consiste à insérer le positif aussi rapidement et aussi concrètement que possible. Si, par exemple, vous vous surprenez en train de vous dire : « Je ne réussirai jamais cet examen », interrompez immédiatement cette pensée négative et remplacez-la par une conviction plus rationnelle et plus exacte, telle que : « Je peux réussir si je me prépare de manière adéquate à cet examen. Je ne suis pas bête. Jai déjà passé de nombreux examens. Je vais commencer à my préparer sans attendre une minute de plus. » Non seulement cette pensée est plus proche de la vérité, mais elle balaie lattitude négative, la remplaçant par une autre qui est plus productive et vous aide mieux. Cinquièmement, restez en relation étroite avec le Seigneur, lui permettant de demeurer en vous, afin que sa paix et sa parole « habite[nt] en vous richement. En toute sagesse enseignez-vous. » (Colossiens 3.16, trad. André Chouraqui.) Une vie consacrée à Dieu incite à dire : « Cest Christ qui vit en moi » (Galates 2.20) et on choisit dêtre influencé par sa parole. Alors que les réflexions dune personne sécularisée ne découlent que de sa pensée intérieure et ne sont influencées que par elle et par dautres personnes présentes dans sa vie, les chrétiens croient quils peuvent être influencés par le soliloque issu du domaine de la spiritualité. En dautres termes, lesprit humain peut trouver en Dieu des ressources nouvelles qui peuvent aussi améliorer son propre soliloque. Des pensées telles que « je ne vaux rien » peuvent être changées en ? Dieu maime tant, il est mort pour me donner la vie éternelle, je suis précieux ? (daprès Jean 3.16). Autre exemple : des messages du type « je suis si seul, je nai personne » peuvent être remplacés par des paroles de réconfort prononcées par Jésus, qui nous dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai à vous. » (Jean 14.18) Les réflexions de Paul, quand on les interprète sous langle de limportance accordée à un soliloque positif, prennent une toute autre dimension : « Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite lapprobation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit lobjet de vos pensées. Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous. » (Philippiens 4.8,9) « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos curs et vos pensées en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.7) En parcourant à nouveau ces étapes, vous parviendrez à prendre lhabitude de penser positivement. Soyez patient avec vous-même. Il se peut quil vous faille des semaines, voire des mois, pour réfuter tout votre répertoire de messages négatifs. Identifier ce genre d« auto-endoctrinement », sy attaquer et le remplacer par un soliloque plus sain prendra du temps, tout comme il faut du temps quand on veut rompre toute habitude bien ancrée. Il vous faudra peut-être beaucoup defforts, mais au bout du compte cela aura valu la peine. Vous serez étonné de voir à quel point vous deviendrez chaque jour plus efficace et mènerez une vie plus saine, plus heureuse et plus productive. Nancy J. Carbonell (Ph.D., Andrews University) est professeur associé de psychologie appliquée à la relation daide à luniversité Andrews. Adresse postale : Andrews University ; Berrien Springs, Michigan 49104, USA E-mail : carbonel@andrews.edu. * Sauf indication contraire, toutes les citations bibliques sont extraites de la version Segond. |
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