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Yoshinori Namihira : Dialogue avec un adventiste japonais, chercheur en fibres optiques Mary Wong
M. Namihira, pouvez-vous nous dire comment vous êtes devenu adventiste du septième jour ? Il y a environ 30 ans, mon jeune frère Yoshinobu Namihira, maintenant médecin à Vicksburg, dans le Mississippi (U.S.A.), a assisté à une série de réunions dévangélisation menées à Okinawa par le professeur Toshio Yamagata, un scientifique adventiste âgé de 89 ans. Après son baptême, mon frère ma invité un sabbat à son église, à loccasion dune journée portes ouvertes. Jy ai rencontré Warren Hilliard (au-jourdhui décédé), un des premiers missionnaires américains venus au Japon, et je fus profondément impressionné par son engagement chrétien. Interpellé par la foi et le style de vie adventistes, jai étudié la Bible avec feu Mitsuhiko Hayashi et avec le professeur Toshio Yagamata, à Sendai au Japon. Un nouveau monde de foi souvrait devant moi et jai bien vite adhéré à lEglise adventiste du septième jour. Votre éducation supérieure sest déroulée dans des institutions non adventistes. Avez-vous connu des problèmes à cause de votre foi et de votre pratique religieuse, particulièrement en ce qui concerne le sabbat ? Alors que je préparais mon doctorat à lUniversité Tohoku, mon premier article technique, « Effects of Mechanical Stress on Transmission by Optical Fiber », avait été écrit en japonais. Il devait être évalué par larmée de lair américaine, qui voulait utiliser les fibres optiques dans ses avions et à qui il fallait une version anglaise de larticle. Cette traduction était en préparation et jy travaillais en compagnie de mon professeur, M. Yasuto Mushiake et de son assistant, M. Masaaki Kudo. Mais le sabbat venu, je nai rien changé à mes habitudes et je suis allé à léglise. Mon professeur savait que jallais au culte le samedi, mais il ma quand même fait appeler par sa secrétaire pour que je revienne travailler sur la traduction. Quel dilemme ! Devais-je obéir à mon professeur et transgresser le sabbat ou courir le risque de le voir me prendre en grippe, mettant peut-être en danger mon avenir à luniversité, voire ma carrière ? Mon programme de doctorat était en jeu ! Mais jai choisi de respecter le sabbat et de rester à léglise. Après le culte, avant dentrer dans notre voiture, mon épouse et moi avons remis ce problème entre les mains de notre Seigneur en le priant de bien vouloir accomplir sa volonté dans notre vie. Sur le chemin du retour à la maison, mon hymne préféré « Je préfère avoir Jésus... » résonnait en mon cur. Je me sentais en paix. Javais remis ce fardeau à Jésus et je lui faisais confiance. Les paroles du chant affermissaient ma décision dobéir à son commandement. Javais la ferme conviction que Dieu assurerait mon avenir, même si jétais amené à quitter luniversité. Javais choisi de prendre au pied de la lettre la promesse de Genèse 22.8 : « Cest Dieu qui pourvoira » (version Jérusalem). Et de fait, Dieu a bel et bien pourvu en ce qui me concerne : mon professeur a compris ma position, jai achevé mon programme de troisième cycle et obtenu mon doctorat avec mention. Quel genre de problèmes rencontrez-vous dans votre travail au sein dune organisation non adventiste et comment réussissez-vous à les résoudre ? Je me souviens dune difficulté que jai rencontrée il y a environ quinze ans. A lépoque, nous travaillions à un grand projet ; nous devions tester la pose dun câble optique immergé dans locéan Pacifique. Le test était prévu pour un sabbat après-midi. Jétais déchiré. Alors que je réfléchissais à mon problème, je me suis souvenu de lhistoire racontée dans Marc 4.39, où Jésus est décrit comme celui qui commande aux éléments. Après tout, nest-il pas le créateur de la terre et des mers ? Jai cherché du secours auprès du Seigneur en le priant avec ferveur denvoyer le vent agiter les flots. La météo avait prévu une mer calme condition parfaite pour le test mais vers minuit, un vent violent souleva les vagues et bien vite ce fut la tempête. Le temps nétait plus assez sûr pour notre expérience et le test fut repoussé à une date ultérieure. Mon problème était résolu et je me suis retrouvé à léglise, rendant grâce à mon Dieu pour les merveilles quil avait accomplies pour me permettre de rester fidèle à ma foi. Ce jour-là, jai fait part de mon expérience à mes frères et surs de léglise. Dieu nexige rien de nous sans nous donner au préalable les moyens et la force daccomplir sa volonté. Vous avez travaillé pendant la majeure partie de votre vie dans un environnement séculier. Quel genre dopportunités y avez-vous trouvées pour témoigner de votre foi auprès de vos collègues ? Leffectif du personnel aux laboratoires K.D.D. R&D sélève à environ 150 personnes. Il se trouve que je suis le détenteur du plus grand nombre de distinctions. Cela impressionne mes collègues, qui me demandent souvent le secret de ma réussite. Je leur répond que mes idées et mon inspiration me viennent de ma participation à chaque samedi au culte dune église chrétienne. De plus, je me nourris de manière très saine : chaque fois que je participe à un cocktail dentreprise, jai loccasion den témoigner auprès de mes collègues en ne prenant pas de boisson alcoolisée, mais plutôt des infusions ou des jus de fruit. Mes choix à propos de choses si simples suscitent des questions de la part de mes collègues et nous en venons à parler de ma foi. A ma grande surprise, certains dentre eux ont adopté le style de vie adventiste. Un autre exemple me vient à lesprit : en 1982, nous avons été les premiers à découvrir que laugmentation des pertes de transmission des fibres optiques était due à lhydrogène. Pour confirmer ma théorie, jai fait des prises de mesures quotidiennes, sauf le sabbat. Bien que mes données aient été incomplètes, car il me manquait une journée, lInstitute of Electrical Engineers, au Royaume-Uni, me décerna le prix de la meilleure contribution pour mon article. Sur votre lieu de travail, comment compensez-vous votre absence du sabbat ? Aux laboratoires K.D.D. R&D, la semaine de travail est de six jours. Or je ne travaille pas le samedi. Par contre, je travaille avec acharnement du lundi au vendredi, si bien que mes collègues me tiennent en estime et que mes patrons apprécient mon travail. Quel genre de conseil pouvez-vous donner aux étudiants adventistes qui sont dans des institutions non adventistes ou à des adventistes travaillant dans des organisations non adventistes ? Mon conseil est tout simple : faites toujours de votre mieux. Que votre vie et votre travail témoignent de votre foi. Le conseil que donne Ellen White dans Vers Jésus (p. 69 de lédition S.D.T. de 1975) demeure valide : « Lapôtre dit : Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans létat où il était lorsquil a été appelé. (1 Corinthiens 7.24) Le négociant dirigera ses affaires de manière à glorifier son Maître par sa fidélité. Sil est véritablement chrétien, les hommes reconnaîtront que lEsprit de son Maître inspire toutes ses transactions. Lartisan peut être un diligent et fidèle représentant de celui qui sacquitta des devoirs les plus humbles dans les montagnes de la Galilée. Chacun de ceux qui se réclament du nom de Jésus-Christ devrait agir de telle sorte que le monde, en le voyant, puisse être amené à glorifier son Créateur et Rédempteur. » Dieu récompensera les étudiants et employés chrétiens sétant montrés fidèles, quel que soit leur lieu détude ou de travail. Je sais quil a tenu ses promesses dans ma propre vie. Propos recueillis par Mary Wong. Mary Wong (Ph.D., Michigan State University) est responsable des ministères des enfants, de la vie familiale et des femmes de la Division Asie-Pacifique Nord des adventistes du septième jour, basée à Séoul (Corée du Sud). E-mail : mhtwong@kornet.net Adresse postale de M. Namihira : 2-1-15, Ohara, Kamifukuoka, Saitama 356-8502, Japon. E-mail : namihira@kddlabs.co.jp |